L'Asie centrale dans le passe et aujourd'hui

Valery Stojanow

Bulgarian Historical Review, 2009, N° 1-2, 202-217 

Zentralasien. 13. bis 20. Jahrhundert. Geschichte und Gesellschaft [Asia Centrale. 13ème  jusque 20ème siècles. Histoire et société]. Hrsg. von Bert Fragner und Andreas Kappeler. Verein für Geschichte und Sozialkunde & Promedia Verlag. Wien 2006, 227 S. (= Edition Weltregionen, Bd. 13)

 

 

Ce recueil est une œuvre exclusivement utile, résultat des efforts collectifs d'un groupe de savants, étant tous des spécialistes cé­lèbres dans leur domaine d'action. Il est publié par Bert Fragner (directeur de l'Institut d'Etudes Iraniennes près l'Académie Autrichienne des Sciences) et Andreas Kappeler (professeur titulaire d'histoire russe et ukraïnienne dans l'Institut d'Histoire du Sud-Est près l'Université de Vienne. Ce recueil a pour but de donner une information plus vaste sur "l'espace historique Asie Centrale". II est destiné à être au profit de lecteurs non spécialisés, surtout des étudiants de différents domaines des Humanités autant que l'Asie Centrale puisse être objet de recherches de philologues et d'historiens, de politologues et de chercheurs orientalistes (turcologues, iranistes, synologues etc.) et non pas des recherches d'une discipline régionale à part. Or, cette circonstance se reflète aussi sur le style de recherches des problèmes examinés, de façon que chaque auteur part du point de départ de son propre domaine scientifique. Cependant la variété de perspectives, quoique celle-ci provoque aussi une variété lors de 1'écriture des noms (selon la terminologie de la discipline respective), contribue à la perception plus complexe de cette région, ayant occupé autrefois un rôle important dans l'histoire mondiale comme une zone d'intermède culturel et économique entre l'Asie Antérieure, l'Asie du Sud et l'Asie de l'Est, comme un point de départ des Grands peuplements du Haut et du Bas Moyen âge, et aussi comme un centre du plus grand empire fondé jusqu'a présent par Tchinguiz Han. En effet c'est justement son "héritage" qui détermine l'aspect de la région et voilà pourquoi la narration n'est incluse que dans les cadres des 13–20 ss., le développement précédant étant noté seulement d'un mode périphérique. Ce fut à peine depuis le 18ème siècle que l'Asie Centrale s'implante dans l'ombre de l'histoire et ce n'es pas à la dernière place grâce à l'expansion de l'Europe à l'Est et à la rivalité entre la Russie et la Grande-Bretagne dont la lutte pour de 1'influence vers la fin du 19ème siècle (ainsi nommé Great Game) est analogue à l'heurt des intérêts économiques et stratégiques existant dans la région entre les Grandes Puissances d' aujourd'hui (la Russie, la USA et la Chine). La confrontation entre celles-ci sur le fond de la révolution islamique à Iran, les guerres à Afghanistan et l'apparition des cinq nouveaux Etats autonomes – Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Tourkménistan et Ouzbékistan après la désagrégation de l'URSS transforment le sujet de "l'Asie Centrale" en un "topos" actuel scientifique.

 

Le Recueil commence par la précision du terme "Asie Centrale" en tant que notion et espace historique. Dans cette partie professeur Bert Fragner introduit l'image de l'Asie Centrale en tant qu'une "simple interprétation culturelle-historique". Il part du point de vu des différentes "hautes cultures" à la frontière de la région ("Hochculturen") pour lesquelles l'Asie Centrale était le territoire extérieur de leur masse continentale périphérique. Ainsi pour les Chinois c'était la terre de tribus barbares de l'Ouest. Ce fut encore la dynastie Han qui s'essaie avant l'an 2000 de soutenir un centre de gouvernement pour les "territoires de l'Ouest" dans la ville de Koutcha, dans la province actuelle Xinjiang. Pour Iran et Byzance c'était la patrie des populations sauvages de chevallerie, peu connues et faisant irruption du Nord-Est. Cette conception fut adoptée plus tard par les Russes qui, se déterminant comme des héritiers de Byzance, se considéraient comme une forteresse importante préservant l'Europe des barbares de l'Est. Or, ce qui était commun dans toutes ces idées c'était que comme les cultures de la Basse Antiquité, celle de Iran et plus tard celle de l'Islam, ainsi que les civilisations chinoise, indienne et orthodoxe chrétienne font fixer le début de "l'Asie Centrale" à l'endroit où se perdent ou bien s'achèvent leurs propres frontières. Ainsi la masse continentale intérieure eurasienne fut considérée comme un espace culturel non occupé – c'est une image s'étant raffermie au 19ème siècle par les différentes sciences, ainsi nommées orientalistes. Tout en étudiant la Chine, l'Iran et l'Inde, l'expansion islamique de l'Est ou bien la patrie de plusieurs tribus la langue turkmène, les savants s'orientent à "l'adoption" de la région, tout en élargissant leurs propres connaissances. Celles-ci à leur tour sont en unisson avec l'élargissement de la zone politique d'influence entre les Grandes Puissances se confrontant à cette époque, notamment la Russie et la Grande-Bretagne. Cependant la confrontation entre celles-ci se reflète aussi sur l'ensemble de notions. Selon la tradition russe existent les termes "Asie Méridionale" (pour les territoires au Sud de Sibérie) et "Asie Centrale" (pour les territoires hors des frontières russes – Turkestan de 1'Est, Mongolie Tibet et les territoires se trouvant entre ceux-ci). A leur tour les traditions anglaise et française ne reconnaissent qu'un seul terme – "Asie Centrale". Dans la littérature de langue allemande l'on avait employé assez longtemps le modèle russe ("Mittelasien" et "Zentralasien") de façon qu'après l'an 1945 l'on commence à n'imposer que le term "Zentralasien" – un échange des notions inutile selon moi, étant un produit de "l'adaptions" caractéristique pour l'Allemagne d'après-guerre, même dans le domaine des notions aux dépens de son propre héritage scientifique. Dans son travail professeur Fragner nous fait connaître plus tard la spécificité géographique et la topographie historique de la région, les cultures non encore raffermies et surgies dès encore l'époque de l'Anti­quité et leur organisation tribale, ainsi que les empires des nomades déjà raf­fermies. Il nous fait connaître aussi la variété de langues de la population locale, "la grande voie en soie" comme un intermède culturel, l'empire mondial de la Mongolie et ses Modifications linguistiques et culturelles étant arrivées après sa division, ainsi que le dernier essai de former "un Etat nomade" fait par les la tribu kalmiki de la Mongolie de l'Ouest au 18ème siècle et l'histoire moderne de l'Asie Centrale. Tout cela exposé dans une forme concise et presque sommaire sert de préface de sujet aux matériaux fondamentaux groupés d'un mode chronologique.

 

La partie suivante, l'œuvre de jeune linguiste, né à Saint-Pétersbourg Pavel Lurjé, chargé de recherches dans l'Institut d'Etudes Iraniennes près l'Académie de Sciences autrichienne nous fait connaître "le tour de Babel" linguistique en Asie Centrale. Les dialectes qu'on y parle se rapportent à différents groupes linguistiques notamment indo-européen, (l'on y a employé le terme plus ancien "indo-germanique"), altaïque, sé­mitique, sino-tibetain, dravidien et aussi des groupes d'une appar­tenance génétique inconnue sans y inclure les langues faiblement employées de peuples, tels que les Huns, les Eftalites, etc. Or, les groupes lin­guistiques fondamentaux dans la région sont l'iranien et le turkmène. Dr. Lurjé examine les témoignages les plus récents des langues de l'Asie Centrale du milieu du Premier millénaire av. J. Chr., contenant des glosses iraniens. Or, il se rend compte aussi du fait que certains toponymes (par exemple le nom Baktria) sont "plutôt un reste de peuples proto-iraniens de l'Asie Centrale préhistorique." Cette population ancienne ne laisse pas de traces linguistiques mais ses matériaux archéo­logiques admettent une certaine parenté de ses représentants avec la civilisation de Harappa de l'Inde du Nord-Ouest et avec les cul­tures du plateau d'Iran. En tant que reliques de 1'époque proto-indoeuropéenne peuvent être considérées les langues Brahui diffusées au Sud (appartenant au groupe dravidien) et Burushaski (sans un lien avec d'autres langues connues si l'on ne considère pas certains essais spéculatifs de rapporter cette langue à une macro-famille artificiellement cons­truite, incluant la langue du Caucase du Nord, celle d'Ennyssée, les langues sino-tibétaines et aussi Na-Dene et le basque). L'auteur décrit certains traits spécifiques des deux idiomes et il no­te que 1'examen des éléments de substrat dans le riche fond lexical indo-arien témoigne de contacts récents avec Munda (une variante indi­enne de l'Est des langues astro-asiatiques), avec le dravidien et avec les langues pareilles au Burushaski. Apres ces recherches celui-ci se met à examiner le sujet de l'héritage linguistique indo-européen. II y emploie à présent la méthode historico-chronologiques, en commençant par l'ethnonyme commun des envahisseurs indo-iraniens "arya" (une nomination inconnue pour les autres Indo-européens), grâce à quoi la seule langue "arienne" en Europe serait celle de roma et de sinti, déclare avec ironie Dr. Lurjé. Après cela il passe aux signes caractéristique différentiels qui disposent la langue arienne comme au début du 2 millénaire av. J. Chr. Il examine la division des langues ariennes (ou bien indo-iraniennes) en trois groupes: indiennes (indo-ariennes), iraniennes et Nuristani, après quoi son attention se dirige vers leur diffusion géographique, leur développement et leur spécificité.

 

Cependant les langues Nuristani isolées à part, ont des analogies avec les langues dardes diffusées à l'Est de celles-ci (par exemple de cachemire). Autrefois Nuristani étaient considérées en tant qu'un branche de celles-ci mais plus tard prédomine l'idée que Nuristani au­raient été des parties d'un groupe linguistique commun à Hindocouch de l'Est de Pamir et de Himalaya d'Ouest dont certaines marques démontrent aussi les langues Burushaski, certains idiomes de Tibet et les langues iraniennes de Pamir. Après leur division les langues iraniennes et les langues indiennes continuent leur développement autonome et l'auteur trace en bref ses étapes: depuis celle de veda à travers le sanskrit vers pracrit (pour les langues indiennes) et de l'avestite vers la langue perse ancienne et les autres langues iraniennes anciennes (médien, scythe, sarmate). A ce point l'essai devient plus détaillé, comme l'on l'espère. Y sont examinés non seulement les transformations phonétiques plus caractéristiques mais aussi les systèmes graphiques employés dans les monuments écrits, étant le produit des différentes influences culturelles-religieuses et politiques, вors de quoi l'on a fixé l'attention aussi sur le groupe des langues tohares. Plus en détails sont présentées les langues dе Iran moyen – la langue perse moyenne (pārsīg ou pahlavīg), le pyrtanien, le bactrien, le sogdien, le hotanien et le horezmién. Depuis le début du 8ème siècle de la nouvelle ère paraissent aussi des textes en langues turkmènes qui plus tard vont occuper la position prédominante en Asie Centrale. Les 5–6 pages suivantes sont consacrées surtout à celles-ci, notamment sur discussion du groupe des langues d'Altaï qui se seraient détachées l'une de l'autre, il y a d'environ 7000 ans (!), sur le problème de la classification des langues turkmènes, sur les signes de cette famille linguistique, sur ses représentants les plus récents de l'Asie Centrale et sur leur fixation écrite. D'une façon ou d'une autre, entre le problème de l'élargissement turkmène à l'Ouest (selon les données des ouïgoures et des karahanili d'une époque plus tardive) est intercalé le sujet de la langue perse nouvelle, s'étant développée dans la partie de l'Est du califat, tandis que après les karakanides, sans doute, se fait l'apparition des langues mongoles, de la langue turkmène tchagataïenne (le précurseur de la langue d'Ouzbékistan) et des idiomes du nouvel iranien (y-compris les dialectes des Curdes et la langue fixée du 16ème siècle pachto – la langue des pachtouni d'afgan (patani). La pénétration russe en Asie Centrale fait provoquer non seu­lement la diffusion de la langue des colonisateurs mais aussi les réformes écrites respectives, tout d'abord étant simplifiée la langue arabe et plus tard étant adoptée le latin et encore plus tard étant app­liquées les lettres de Cirille avec l'introduction de certains signes complémentaires. Cela augmente l'instruction élémentaire de la population locale de sous 3 à 80 pourcentages au-dessus à peine pour période de 30 ans et contribue à la formation de nouvelles littéraires – celle de kazakh, de kirguizie, de turkmène, de ouzbek, de karakalpakien, nouveau-jougour, et celle de tadjik à chacune d'entre elles étant consacré un point à part. Les dernières trois pages de 1'article sont consacrées aux nouvelles langues iraniennes de la région, ce sont notamment dari (ou bien farci à Afghanistan) et aussi les parlers observés a Pamir, Altaï et Hindocouch. A celles-ci est ajoutée une information de la langue des Juifs de Bouharsk et des ainsi nommées parya (ou bien čanggar) à Tadjikistan, étant souvent embrouillées avec les tzi­ganes de l'Asie Centrale (lūli, juγī, muγāt); cette information concerne aussi le parler des groupes baloutchi et celui des Chinois musulmans Dungan ou Hui, ayant émigré au 19ème siècle à Kirghizistan.

 

Y sont notées aussi des langues d'autres groupes ethniques – Arméniens, Bachkirs, Tatares de Volga et de Crimée, s'étant établis dès encore 1'époque de tsarisme dans la région, ainsi que les parlers des nations non russe déportées de Staline, telles que Tchétchènes, Ingouches, Balkars, Karachas, Kalmiks, Kurdes de Caucase, Coréens, Allemands de Volga, Polonais, Finlandais, Grecs, etc. A la fin y est annexée une bibliographie des travaux fondamentaux dans le domaine des langues iraniennes, indo-iraniennes, le groupe de langues Nuristani, les langues "préindoallemandes" en Asie Centrale, tohares et aussi une littérature sur "L'hypothèse d'Altaï" et des "langues turkmènes" En effet une information bibliographique choisie et assez détaillée et est ajoutée à chaque article de ce tome, ce qui augmente sa valeur scientifique.

 

La célèbre chercheur d'études ottomanes de Vienne, le professeur Claudia Roemer de l'institut Orientaliste près l'Université, fixe son attention sur dans le travail suivant sur les cultures turkmène-isiamistes avant l'an 1800. Avant de s'arrêter sur l' essence même au problème, celle-ci trace en bref les étapes du passé turkmène précédant l'islamisme. Le lecteur est renseigné de cette matière par un paragraphe consacre à "l'histoire obscure" de la transition des Huns aux Turkmène et il y reçoit une information au sujet des côtés obscures de la patrie d'origine turkmène et les Xiongnu multiethniques (dont le titre de souverain, shanui a été assimilé au turchan ou bien a yabghu!); le lecteur apprend aussi de la première apparition des Turkmènes en Asie Centrale au 6ème siècle de la n. e. et des formes témoignentes de l'ethnonyme. Suit un paragraphe sur l'origine des bulgares (expliquée par tradition avec la migration des "peuples turkmènes ougours"), et un autre paragraphe consacré aux deux "kaganates" antiques turkmènes (des 6–8 ss.) et un troisième révélant le destin des "ouigoures en un entours de plusieurs cultures". En plus de trois pages sont tracés "les Etats islamiques en Asie Centrale jusque le 12ème siècle", apparaissant l'un après l'autre suivant l'expansion musulmane vers la Transoxanie au début du 8ème siècle. C'est l'époque de l'adhésion de différentes tribus turkmènes et de dynasties (les Karahanides de Karlik, les Seldjouks ogouzes, etc.) a la nouvelle religion du monde. Or, à la place, de leurs langues et de leurs cultures "entre islamisation et iranisation" est inclus un paragraphe à part, suivi par le sujet "des sommets des littératures turkmènes" pendant cette période moyenne turkmène lorsque depuis la deuxième moitié du 11ème siècle paraissent des œuvres littéraires et scientifiques, écrits tant en langue "turkmène des Karahanides (une forme spécifique islamisée de l'ouigoure) qu'en langue parallèle a la langue perse du 13–14 ss. "horèzmiisco-turkmène", une langue précurseur de celle de tchagatai. Le prof. Roemer passe en revue les auteurs et les œuvres plus essentiels et fixe son attention aussi sur les traductions de la littérature perse en tant qu'une approbation du bilinguisme primaire supposé perse-turkmène dans la région. L'auteur consacre quelques lignes aux "Etats turkmènes-islamiques post-mongoles" (en les groupant selon leur origine) avant de fixer à la fin son attention sur le développement de 1'époque des Timourides (1405–1506) et l'apparition au 16ème siècle des "ouzbeks" – un conglomérat d'armées de l'Horde en Or, parlant la langue de kiptchak, ceux-ci se font consolider en Transoxanie en confrontation avec les Safévides et avec Timourida Zahiruddin Babur (fondé après la conquête de Delhi en 1526 par l'Empire des Grands Moghols).

 

L'on ne sait pas juste pourquoi l'essai du prof. Roemer est mis avant l'œuvre de contribution de Bert Fragner mais c'est pour les cultures iraniennes-islamiques de l'Asie Centrale. C'est peut-être grâce à l'antiquité supposée de Hsiung-nu comme des ancêtres turkmènes préislamiques (malgré qu'à leur époque la région fût habitée aussi de tribus à langue iranienne) ou bien à cause de ce que l'on ne pouvait pas le faire mettre ailleurs? En tout cas l'islamisation iranienne précède par son époque l'islamisation turkmène et ce n'est pas par hasard que les musulmans à la langue turkmène avaient été influencés par la culture perse. Avec son traditionnel tact méthodique prof. Fragner propose tout d'abord la réponse à la question "que signifie iranien" après quoi il décrit "les langues et les cultures iraniennes en Asie Moyenne préislamique" (dans ce point une impression agréable fait le soutien de la tradition allemande), ayant fixe son attention spéciale sur la langue sogdien comme une langue de médiation et sur la riche variété religieuse dans la région – un signe commun des civilisations basses antiques et préislamiques en Asie Antérieure en Asie Moyenne. Un paragraphe à part est consacré à "la conquête de l'Asie Moyenne par les musulmans et au triomphe de la langue nouvelle perse" – la deuxième langue littéraire des musulmans dans le Plateau d'Iran et en Asie Centrale. Après avoir examiné son emploi primaire (comme une langue littéraire parallèlement avec les langues sogdien et horézmiien dans 1'emploi quotidien et avec 1'arabe dans les œuvres scientifiques) et attiré l'attention sur ses relations réciproques avec le turkmène en Asie Centrale, l'auteur examine le sujet de "1'esclavage militaire dans le monde islamique prémoderne" – une institution qui permet à un grand nom­bre de prisonniers de guerre à la langue turkmène de s'inclure dans le panorama politique et culturel du Moyen Orient déjà islamisé. Certains de leurs descendants à leur tour occupent des positions supérieures et font fonder leurs propres dynasties comme le cas avec Mahmud de Gazna auquel Firdooussi consacre son "Shâh-nâme". A cette époque aurait surgi, sans doute, 1'opposition conceptuelle entre "Iran" et "Touran" qui au cours de siècles entiers plus tard était défini comme la terre turkmène légendaire en Asie Centrale. Ce fut encore a cette époque qu'avait com­mencé probablement la division de la société en deux groupes fondamentaux: "Turc" et "Tadjik", tout d'abord plutôt comme une délimitation so­cio-culturelle que ethnique – entre les "Tadjiks" étant les couches traditionnelles d'un mode de vie sédentaire (villageois ou citadin) et ces classes d'élite de commerçants, de fonctionnaires et de savants, tandis que les "Turcs" formaient les nouvelles couches sociales, tout d'abord recrutés dans les steppes comme des esclaves militaires, puis éduqués comme des personnes militaires, atteignant des postes de direction dans les aff­aires militaires et politiques.

 

L'auteur consacre trois pages à cette dichotomie, tout en poursuivant aussi le cours de la turcisation successive de la région dont le résultat était que la langue perse fut peu à peu repoussée vers les montagnes. Depuis le 11ème siècle dans certains textes turkmènes apparaissent les expressions "Tat" et "Sart" en tant que synonymes spécifiques de "Tadjik". Aux 16–17 siècles la langue des "sarts" a été encore perse, mais plus tard l'administration russe a commencé de marquer par "sart" les langues turkmènes tandis que par "tadjik" – les habitants des villes à la langue perse sans se rendre compte de la tradition séculaire de bilinguisme au sein de cette population. Sans doute, 1e temps a provoqué une modification linguistique partielle, de façon que l'élément à la vie sédentaire de la société transoxane s'était orienté de plus en plus vers des idiomes turkmènes. Le fait que la langue perse s'était conservée dans le Plateau de Pamir est ex­pliqué par l'auteur avec l'existence de la communauté religieuse spécifique – les ismaïlities qui, étant adhérente de l'islam du "chiite" se relient du point de vue culturel-historique aux califes fatimides du Caire et aux assassinis dangereux en Syrie et en Perse de l'époque des Croisades. Ce sont justement eux qui jouent un rôle pour la consolidation de la langue perce dans sa forme de ''tadjik" et pour la formation de la nation des Tadjiks. A son surgissement à et son développement. Prof. Fragner consacre un paragraphe entier. Celui-ci rappelle comment eu dé­but du gouvernement soviétique "le gouvernorat général" Turkestan se transforme en une arène d'aspirations et d'actions nationalistes contre la domination russe. L'idée d'un Turkestan autonome et l'unification de tous les peuples à langue turkmène en Asie Centrale se heurte à la fondation de certains dominions à part, tels que Turkménistan, Ouzbékistan, etc. Le besoin de contrôler la région atout de la frontière d'Afghan fait surgir la séparation en 1926 de Ouzbékistan d'un territoire de peuples de langue perse et c'est ainsi crue surgit la République soviétique autonome Tadjikistan, transformée trois ans plus tard en une république autonome de l'URSS. Or, la conservation de la langue perse dans la région est payée par l'interruption de toute sorte de contact avec les Etats à la langue iranienne dans 1'environ (Iran et Afghanistan), ainsi que par l'adaptât ion de la langue aux formes locales et régionales d'emploi et par la substitution de la langue arabe par la langue latine et plus tard par l'alphabet cyrillique. Sans que 1'auteur fasse une telle analogie, les conditions pour former la nouvelle nation et la nouvelle langue rappellent jusqu'à un certain degré celles de Moldavie et de Macédoine – dans les deux cas l'on a entrepris un essai de consolider la nouvelle unité nationale au moyen de l'interruption artificielle des liens traditionnels. Deux paragraphes consacrés à l'Afghanistan de Nord et à ce qui du point de vue culturelle-historique de la langue perse relie l'Asie Centrale à l'Inde, achèvent œuvre attrayant.

 

Bert Fragner est l'auteur aussi de l'article suivant, traitant les Mongoles et leur empire. Il confronte tout d'abord l'importance de l'Etat mondial mongole avec celui des Xiongnu récents, après quoi il s'arrête sur le problème des sources de l'histoire mongole. Ce sont des données initiales composées aux langues des cultures sédentaires, surtout chinoises et perses mais lors des occupations dans ce domaine sont nécessaires aussi des connaissances du domaine de la tibétologie, de la turcologie, des études russes, japonaises etc. One place plus spéciale est occupée par l'ainsi nommée Histoire secrète des Mongols du 14ème s. – c'est surtout d'après celle-ci que prof. Fragner rétablit "la carrière des Tchinguiz-khan" avant de s'orienter vers les "spécificités des potentiels politiques et militaires des Mongols", tout en révélant aussi leur vie économique et culturelle. Presque cinq pages sont suffisantes pour que le lecteur reçoive une information "des quatre Uluss", qui servent d'imités territoriales-politiques divisant 1'empire entre les lignes dynastiques fondamentales de Tchinguiz-khan. Celles-ci étaient nommées aux noms des quatre fils de Tchinguiz (Džöči, Čagatai, Ögedei et Tolui) et elles deviennent le noyau des différentes formations ethniques à 1'avenir. Quelques ans après la mort de Ögedei élu par Tchinguiz-khan de son héritier dès son vivant, le titre "grand han" reçoit Möngke, fils Tolui restant au cours du temps avec les Tolouides, le ulus Ögedei étant anéanti.

 

Lors de la suzeraineté de Möngke son frère Hülägü conquiert le Plateau d'Iran et Bagdad mettant fin au chaliphat des Abbasides, puis il consolide, sa domination en Persie et se proclama d'ainsi nommé II-Khan ("Khan de tout le pays"). L'autre frère de Möngke et fils de Tolui – Qubilai fait la guerre avec succès à l'Est en Chine et 12 ans après avoir hérité le titre "grand khan", se pro­clama en 1272 de "Shi-zu" et d'empereur ce Chine en fondant la dynastie "Yuan" dont Tchinguiz-khan lui même fut considère son précurseur. A l'Ouest khan Batu, le fils de Džöči, pénétra du côté de Kazakhstan d'aujourd'hui à travers la Russie vers l'Europe Centrale, édifiant l'état de l'Horde en Or (ulus Džöči) – "pour ainsi dire la Russie mongolienne", dit l'auteur. En tant qu'une zone d'Etat tampon entre l'Horde en Or et la partie moyenne mongole avec des ramifications au Sud en Asie Antérieure et à l'Est en Chine, ^reste le ulus de Tchagatai. Vers l'an 1260 dans l'Horde en Or fut adopté officiellement l'Islam. D'environ le début du 14ème s. c'est ce qui font aussi les il-Khans qui rétablissent nom un peu oublié de leur Etat – "Iran". Pendant le même siècle l'islam s'impose officiellement aussi dans la partie d'Ouest de Tchagatai. Cela mène à une certaine turcisation des Mongols et à la transformation de la langue perse en une langue spécifique "lingua franca" pour l'empire entier. Ce n'est qu'en Mongolistan que sont restés "des Mongols purs" – chamanistes et en Chine – Qubilai dont les descendants font stimuler le Bouddhisme. La domination mongole exerce aussi "des influences de long terme" – il-Khanat se transforme en base de la composition territoriale de Iran contemporain. La dynastie chinoise Ming, ayant chassé en 1368 les Mongols, a gardé la structure de la Chine qui était formée lors de l'époque des empereurs de Yuan – une continuité qu'on peut poursuivre aussi lors de la dynastie des Mandjours Qing (1616–1911). Et quoi que les Russes se fussent considérés des "victimes" de "invasion mongole-tatare", les grands princes de Moscou sont influencés en effet par la structure et les formes de gouvernement dans l'Horde en Or. Même la conquête des khanats tatares en Crimée, Kazan, Astrakhan et plus tard en Sibérie, ne représente pas une certaine initiative d'un caractère de libération (dans le sens de libération de certaines parties de "la patrie asservie" par le joug tatare), mais la réalisation militaire de certaines "prétentions légitimes de l'époque de l'Horde en Or" éclaircit sa conception 1'auteur. Celui-ci consacre un paragraphe en­tier au "conquérant Timour et à son héritage". Ayant pris le pouvoir en Tchagatai de l'Ouest, Timour commence ses campagnes à l'Ouest à peu près en 1370 et il conquiert Iran, Horezm et l'Horde en Or, arrivant jusqu'à Moscou. Ainsi sa campagne anéantissant fait provoquer jusqu'à un certain degré 1'essor suivant de la Russie – considère prof. Fragner. Au 15ème siècle les Timourides commencent à édifier leurs brillants centres culturels à Samarkand, et à Hérat mais au début du siècle suivant ils sont renvoyés par les ainsi nommés ouzbeks et se réfugient en Inde où ils fondent l'empire des Grands Mogouls, ayant existé jusque le milieu du 19ème siècle. Lorsque la reine Victoire fut couronnée impératrice de l'Inde, elle devient en effet successeur du dernier souverain des Timourides et parallèlement avec cela ascendant du dernier "héritage légitime de l'ulus Tchagatai". A la fin de l'article est examiné le destin des "Mongols après leur repoussement de la Chine" et leur tombée dans 1'orbite du lamaïsme de Ti­bet au 16ème siècle (une circonstance qui donnait droit à la Chine de pré­tendre a la domination tant de Tibet que de toute la Mongolie), ain­si que l'essai des kalmiks au 17ème s. d'édifier leur propre Etat de Volga jusque l'Océan Pacifique et 1'apparition, après la ruine de l'Empire chinois, de la "Mongolie Extérieure" s'étant détâchée de l'empire mais dont la base a servi au surgissement de la Républi­que Démocratique Mongolie contemporaine.

 

Par la Mongolie (Intérieure et Extérieure) la lecture atteint "la Chine et l'Asie Centrale" comme Ralph Kauz, chargé de recherches scientifiques près l'Institut d'Etudes Iraniennes près l'Académie Autrichienne de sciences a titulé son œuvre. Celui-ci trace tout d'abord la partie de l'Asie Centrale qui aujourd'hui adhère à la Chine, notamment la région autonome de Ouïgour Xinjiang, la province Qinghai, se trouvant à l'Ouest de celle-ci, la partie d'Ouest de la province Gansu et la région autonome "Mongolie Intérieure". Pour toutes ces régions dans la tradition chinoise est employée la notion "Régions d'Ouest" (Xiyu). Dans celles-ci l'Empire moyen pénètre des encore 1'époque de la dynastie Han (206 an s' n. e.) et les fait contrôler jusque Tang (618–907) et durant les premières décennies de Ming (1368–1644). Lors de la dynastie précédente Yuan (1271–1358) la Chine représente une partie de l'empire Mongole mondial.

 

Au milieu du 13ème siècle Tourkestan de l'Est est conquis par la dynastie Qing, de l'origine de Mandchourie et au 19ème siècle ce territoire est définitivement incorporé à l'Empire comme la province Xinjiang (la "Nouvelle région"). Dr. Kauz note l'importance des peuples de 1'Asie Centrale ayant dominé fréquemment sur la Chine et il fait res­sortir aussi le rôle de la région comme un intermède important entre la Chine et l'Asie de l'Ouest (et 1'Europe), surtout avec Iran. L'exposé a une structure en ordre chronologique – le premier paragraphe examine le développement depuis 1'époque la plus ancienne jusque le 6ème siècle. Des relations entre la Chine et l'Asie Centrale y avaient existé des la période préhistorique, ce qui, selon l'auteur, fut prouvé au moyen des momies et des tissus en soie, découverts dans la Vallée de Tarim. Déjà "historiques", c.à.d. perçues par les méthodes philolo­giques, ces relations se font un peu avant la n. è. – sur 2 pages sont exposées des lignes de l'histoire politique récente de la région. Après la déchéance de han, la Chine perd le contrôle sur "Les régions de l'Ouest" mais durant la première moitié du gouvernement de la dynastie Tang ses liens avec l'Asie Centrale marquent un nouveau sommet. A cette époque est consacré le deuxième paragraphe. Ce fut alors que l'influence politique et culturelle de la Chine pénètre encore plus loin à l'Ouest, vers Tourfan et les villes-états de Sogdiane mais l'Asie Centrale à son tour exerce aussi son influence politique, culturelle et même culinaire sur l'Empire. Si la position de la Chine était gardée telle qu'elle était au début de Tang, cela aurait changé l'histoire de la région, note l'auteur. Après la défaite des armées de Tang par les Arabes près de la rivière Talas (751) se font une islamisation et une turcisation successives dans la région. Dans le paragraphe suivant intitulé "L'Empire mondial mongole" la Chine n'occupe pas de positions moyennes mais elle n'est qu'un élément du "réseau" mongole. En effet depuis la déchéance de Tang jusque les conquêtes de Qubilai la Chine s'oriente de plus en plus vers la mer, tout en développant largement la navigation et la technique maritime (dynastie Song, 960–1279), de façon qu' entre les siècles 10–13 l'Asie Centrale disparaît de l'attention des Chinois, si l'on ne tient pas co­mpte des dynasties ethniques étrangères (Liao, Jin, Xixia), ayant dominé avant les Mongoles (dynastie Yuan) sur les territoires du Nord du pays. Comme "une dernière floraison des contacts entre l'Asie Centrale et l'Asie de l'Est" l'auteur considère l'époque de Ming (1368–1644)q lorsque sauf les expéditions maritimes vers l'Inde et la conquête de Vietnam, l'empire entreprend des démarches pour diffuser son influence à l'Ouest – notamment par le déplacement de la capitale de Nanking à Pékin, c.à.d. à la frontière extérieure, et par une politique plus agressive vers "l'Etat de tampon" Hami et une politique plus modérée à l'égard de Tourfan autrefois bouddhique déjà islamisé au 15ème siècle.

 

L'auteur éclaircit les relations de la Chine avec Timour et les Timourides, après quoi il fixe son attention en un paragraphe à part sur "la conquête suivante de Tourkéstan de l'Est par les Mandchouriens", ayant fondé la dynastie Qing (1644–1911). Il attire l'attention sur l'essai des ojrates mongoles (ou bien "djoungari") – selon le nom du bassin de Djungar dans Xinjiang d'aujourd'hui) après la défaite de tribus proches de Qalqa de consolider leurd positopns en Asie Centrale aux dépens de Qing à l'Est et de l'empire russe s'élargissant à l'Ouest. Cela mène à un certain rapprochement entre la Russie et la Chine, réalisé en deux contrats traçant les frontières entre celles-ci. Après une lutte de dix ans Qing mettent en défaite en 1757 les djoungares et inclu­ent le Tourkéstan de l'Est dans leur zone d'influence. Ils réussissent même de s'imposer à la résistance des hodjas musulmans de la vallée de Tarim (en Kachgar et Jarkand) et s'opposent aux attaques du han de Kokand s'étant séparé de Bouhara. Déjà vers l'an 1877 la Chine avait conquis complètement Tourkéstan de l'Est et la Russie – Tourkéstan de l'Ouest. Le seul Etat autonome dans la région est Afghanistan. Ainsi l'Asie Cen­trale en effet cessa d'exister. Dans le dernier paragraphe Dr. Kauz examine les événements de "l'époque moderne". Après la révolution chinoise du 1911 l'on s'attelait que la province Xinjang devienne autonome. Or, cela n'arrive pas grâce au gouverneur de cette époque Yang Zengxin. Celui-ci non seulement parvient à calmer les agitations mais réagit aussi aux influences de la Première guerre mondiale et de la Révolution d'Octobre, tout en concluant avec les bolchévics des contrats, à la vi­gueur desquels Xinjang resta en Chine. Les troubles is­lamistes des ans 30 sont mis en déroute à l'aide des armées soviétiques. Vers l'an 1942 des kazakhs et des ouïgours proclament la "république Tourkéstan de l'Est" mais en 1946 celle-ci est licenciée avec l'appui de l'URSS. Et quoique aujourd'hui 42% des habitants de Xinjang soient ouïgours (contre 38% Chinois de han) les organisations ouïgours séparatistes avec le centre Munich ne se rendent pas compte de la circonstance que la Chine s'était installée a Xinjiang longtemps avant l'apparition de toute sorte de peuples turkmènes.

 

Si pour plusieurs européens les relation de la Chine avec l'Asie Centrale n'aurait représenté de l'intérêt que pour enrichir leur culture générale, les positions de la Russie dans la région, autant que son  élargissement et sa consolidation à l'Est la transforment en puissance eurasienne de première importance, les choses ne sont pas les mêmes. Dans les méthodes d'intégration des territoires et des peuples incorporés l'on peut découvrir des modèles, appliqués aussi sur d'autres endroits, se trouvant dans la zone de 1'influence russe (et soviétique). Voilà pourquoi les derniers 4 articles sont reliés à celle-ci, en ce qui concerne l'Asie Moyenne. Ceux-ci commencent par un œuvre de contribution du co-éditeur de ce recueil, prof. Andreas Kappeler et concernent les colonies asiatiques centrales de la Russie jusque 1917. Tout en s'arrêtant aux "préalables historiques", 1'auteur rappelle la circonstance que des le début de leur histoire écrite les Slaves de l'Est étaient en contact avec les nomades équestres de l'Asie Intérieure. Ces contacts s'activisent lorsque de vastes parties de la Russie étaient conquises par les Mongoles. Depuis le 13ème siècle jus­que le 15ème siècle la Russie de Moscou est une partie de "Pax Mongolica" comme une "province périphérique relativement insignifiante de l'Horde en Or". Cependant cette époque joue un rôle important pour la culture politique de la Russie - d'une part celle-ci était blâmée comme "un joug tatare" mais de l'autre, les hans de Tchinguizides furent notés "tzars" comme les empereurs de Byzance. Lorsque la pays se libéra de la domination tatare, "le souverain de Moscou, ayant accepté en 1547 le titre royal, prend la succession de l'Horde en Or"– note prof. Kappeler. Or, le fait que plus tard celui-ci fut nommé par des messagers de l'Est "tzar blanc" (dans le sens de han de l'Ouest) pouvait être conçu aussi comme une reconnaissance de son statut d'empereur – considère l'auteur. Au milieu du 16ème siècle commença le processus de ''collecter les terres de l'Horde en Or". L'expansion de la Russie à l'Est se limi­tait tout d'abord jusque les régions forestières, la steppe restant sous la domination des nomades équestres. Ceux-ci étaient des partenaires équivalents dans "la politique de steppe" de Moscou qui tâchait de le fractionner en attirant certains leaders à part et même des clans entiers à son côté. Ainsi jusque la fin du 13ème siècle les tatares musulmans étaient reconnus membres de l'aristocratie de Moscou. Or, avec la modernisation de son armée la Russie acquiert de la domination militaire et au 18ème siècle celle-ci déplace ses frontières encore au Sud et au Sud-Est, dans les régions des steppes, en se transformant de cette façon en une Grande Puissance. Parallèlement avec les conceptions progressistes de l'Occident celle-ci acquiert aussi l'image de "la mission civilisatrice" de l'Europe en Asie. Déjà à présent les nomades commencent à être considérés comme des "barbares" arriérés qui après leur adhésion, doivent être civilisés. Jusque le début du 19ème siècle toutes ces tribus sont incluses dans la catégorie juridique "inorodzi" ("étrangers") en tant que gens avec moins de droits et d'obligations en comparaison avec les autres citoyens de l'empire.

 

Le deuxième paragraphe de l'article reflète "la conquête de l'Asie Centrale". La pénétration russe dans la région au 19ème siècle se fait non pas selon les règles de "la politique de steppe" mais selon 1'esprit de "l'expansion coloniale européenne". Tout d'abord sont conquises les régions de steppe au Sud de Sibérie qui depuis le 13ème siècle furent organisées en 3 "ordes" (jouz) de Kazakh à la tête avec des hans des Tchinguizides. Au cours de longtemps la Russie soutient des relations commerciales avec les nomades mais depuis le 18ème siècle celle-ci commence peu à peu a déplacer ses fort postes de Oural de Sud et de Sibérie dans la steppe de Kazakh, tout en y fondant des forteresses nouvelles. Lorsque certains hans de Kazakh, opprimés par les Mongoles de l'Ouest et les Bachkires, cherchent l'aide de l'Empire, celui-ci profite de la possi­bilité d'élargir son influence dans la steppe. Et quoique du point de vue nomade les serments de fidélité envers le tzar russe que certains khans avaient prêté après l'an 1730, ne signifiaient qu'une union provisoire, du point de vue russe cela constituait un protectorat stable. L'annexion de la steppe de Kazakh se réalise plus tard, pendant la première partie du 19ème siècle, lorsque l'une après l'autre sont asservies les "hordes" de Kazakh. Plus tard furent mis en déroute les émirs de Boukhara et les khans de Hiva et Kokand, Tourkéstan de Chine (ou bien celui de l'Est) étant conquis provisoirement. La pénétration de la Russie vers Iran et Afghanistan – "les portes vers l'Inde" que la Grande-Bretagne considère comme sa zone d'influence, met en mouvement la diplomatie au cours du "grand jeu". Cependant 1'auteur fixe son attention sur la concurrence russe-américaine dans la région à la fin du 20 et au début du 21 siècle. Le conflit s'achève par un compromis - dans certaines conventions sont établies les frontières russes avec Iran et Afghanistan dans l'aspect que l'on connaît aujourd'hui. Une place beaucoup plus grande est donnée à "l'inclusion de l'Asie Centrale" dans les cadres de l'empire. Le paragraphe qui traite ces problèmes est disposé sur sept pages presque. Cependant les méthodes d'intégration administrative sont variées. Certains souverains locaux, tels que 1'émir de Boukhara et le han de Hiva, tardèrent leur autonomie sous la protection russe mais leurs régions d'influence sont réduites du point de vue territorial, de façon que l'ancienne capitale des Timourides – Samarkand, reste sous control direct russe. Les autres régions de l'Asie Centrale furent incluses directement dans le gouvernement russe et étaient divisées entre trois gouvernorats généraux nouvellement fermés, dont le plus important était celui, fonde en 1867, Tourkéstan avec son centre Tachkent. L'auteur examine la structure de gouvernement qui aux niveaux hiérarchiques supérieurs, notamment gouvernorat général, commune et département (yezd) fut dirigée par des officiers russes, tandis que celle aux niveaux inférieurs, comme dans les départements russes, (volosti) et dans les communes villageoises (chez les nomades la com­munauté de l'aule) fut dirigée par des anciens (aksakali), élus par la population locale, responsables pour la quête des impôts, et par des "juges de peuple", exerçant le droit islamique et le droit coutumier – un modèle pareil à celui dans l'Empire ottoman (note de 1'auteur – V. S.). L'introduction du gouvernement territorial parallèlement avec les nouveaux impôt monétaires et les lois de terre provoqua des modifications dans l'organisation des tribus nomades empêchant la mobilité de leur économie de pâtre en unisson avec la politique russe tâchant que ceux-ci soient rapprochés du degré "supérieur" de vie sédentaire.

 

Cette tâche de civilisation et d'une intégration successive des musulmans en Asie Centrale dans l'ordre politico-social de l'empire se heurte à la ligne conservative de "non- interférence" dans la vie de la population locale, autant que l'Asie Moyenne est considérée comme région tout à fait différente des régions européennes de l'empire. Au cours du temps la ligne conservative dans la politique russe coloniale prédomine et l'assimilation de la population locale paraît impossible. Considérés en tant que peuples des colonies et gens de deuxième classe, les musulmans de l'Asie Moyenne sont inclus lors de dénombrement général russe unique en 1897 dans la catégorie "inorodtzi" ("étrangers"), c.à.d. – gens qui ne jouissant pas de droits égaux à l'égard des citoyens "naturels" de l'empire, leur élite n'étant pas incluse dans l'aristocratie comme il était avec les musulmans nobles de la Crimée et du Caucase du Sud. Ainsi l' L-ordre juridique, social, culturel et religieux fut garde en Asie Centrale.

 

Cependant la politique russe économique, celle de transport et de lo­calités provoqua des modifications plus considérables. La priorité sur les autres industries eut la production du coton stimulée, munissant l'indu­strie russe textile de matières premières locales. Entre les ans 1890 et 1910 la production du coton dont la cultivation dans la vallée fer­tile de Fergana par exemple atteint de 1/5 jusque la moitié de la terre cultivée, se multiplie dix fois. L'intégration économique s'accroît au moyen de l'édification de chemins de fer, "considérés comme un symbole de priorité de la puissance coloniale de l'Ouest" – note l'auteur en décrivant les étapes d'élargissement du réseau de chemins de fer transcaspien. Les lignes de transport ont tant une importance stratégi­que et économique (par l'exportation du coton en Russie Européenne et par l'importation des grains et des produits prêts vers Tourkéstan) q'un rôle important lors de 1'émigration de colonistes de la Russie Européenne vers l'Asie. Mais tandis la colonisation slave de l'Est au 17ème s. s'était limitée surtout dans les régions forestière, durant la première moitié du 19ème siècle dans les pâturages du Nord-Ouest des Kazakh près de la rivière Oural avaient commencé à s'installer des agriculteurs russes et ukraïniens. Vers la fin du 19ème s. et au début du 20ème s. l'on arrive déjà à une colonisation en masse des régions de steppes. En outre l'Etat stimulait par des moyens financiers le peuplement d'agriculteurs européens, afin de renforcer l'élément russe en Asie Centrale et de démontrer la prédominance de l'agriculture le nomade. Entre les ans 1890 et 1914 plus de 1,5 milli­ons d'émigrés russes et ukraïniens s'installèrent dans les steppes de Kazakhstan et les régions peuplées de kirghizes dans le Sept-Fleuve. Ceux-ci cultivaient les pâturages les plus fertiles au Nord de la steppe, ce qui était indispensable pendant l'été pour que les troupeaux des nommes restent en vie. Ainsi s'était interrompu le rythme de saison, de la vie des nomades pâtres, étant repoussée au Sud. Des dizaines de mille de kazakhs étaient obligées d'exercer l'agriculture privée en limitant leur mobilité. A la fin de ce paragraphe prof. Ka­ppeler fixe son attention aussi sur le développement parallèle de "l'orientalisme" russe, lorsque en Kazakh et plus tard à Pétersbourg commence un essor des études orientalistes russes provoquant en 1900 la fondation de sections à Tachkent et à Boukhara; alors les ethnographes, les linguistes et les anthropologues commencent à classifier du point de vue ethnique la population locale, tout en la divisant en sarti (les musulmans à la vie sédentaire, plus tard des musulmans sédentaires à la langue turkmène), tadjiks (les musulmans à la vie sédentaire à la langue iranienne) ouzbeks (musulmans semi-nomades organisés en tribues à la langue turkmène) ainsi que des kirghizes à la langue turkmène (pour les kazakhs), des kara-kirghizes (pour les kirghizes), des kara-kalpaki et turkmènes. L'auteur fixe une attention spéciale sur "l'Asie Centrale russe "au début du 20ème siècle, tout en démontrant l'accroisse­ment du nombre de Russes et d'Ukraïniens dans la steppe de Kazakh entre les ans 1897 et 1911 de 20 s. à 40%. Il définit aussi la caractéristique ethnique de la région du point de vue de la quantité et à la fin il fait un exposé généralisé de la situation de "l'Asie Centrale en tant que colonie de la Russie".

 

Le sujet est une continuation chronologique fait par l'œuvre de contribution de Paul Georg Geiss en ce qui concerne l'Etat et la société en Asie Centrale Soviétique. Le chargée de recherches dans l'Institut de Hambourg for Middle East Studies et plus tard professeur dans l'Institut de sciences politiques près l'Université de Vienne, Dr. Geiss nous introduit dans l'exposé par une revue brève des sujets fondamentaux, dans laquelle l'Asie Centrale devient 1'objet de l'intérêt des chercheurs dans la science occidentale. C' est, d'une part, par sa riche tradition islamique et, de l'autre – étant une partie de 1'URSS déjà fractionnée, ce qui détermine la relation réciproque existant entre les savants islamiques et les savants soviétiques traitant l'examen de la région. Au "l'établissement de l'étatisme soviétique et à la division nationale" est consacré le premier paragraphe de 1'article. En Asie Centrale la Révolution d'Octobre se fait sans la participation active de la popu­lation musulmane, dont la majorité ne voit en elle q'une nouvelle forme du colonialisme russe. Cependant sous la pression de Moscou d'environ dix habitants locaux furent inclus dans l'Assemblée, du Conseil Exécutif de la République autonome de Turkestan de SSR fondée au mois d'avril du 1918 dans les cadres de RSFSR. Cela diminua l'appui des musulmans à l'égard du mouvement de résistance des basmatchi. Avec sa victoire sur "l'Armée blanche" Moscou établit en 1919 un con­trôle complet sur Tachkent; en 1920 furent proclamées la République Populaire Horézmie celle de Kirghiz (de Kazakh) et la République Populaire Boukhara. Or, celle ne fait pas achever les modifications administratives-territoriales dans la région. Dès 1'époque de la Guerre civile à certaines minorités non-européennes fut accordée l'autonomie nationale – territoriale dans les cadres de certaines républiques soviétiques. La division nationale du 1924 introduit ce principe dans toute Asie Moyenne où jusque cette époque prédominaient les formes dynastiques islamiques et triples d'identité politique. Alors furent fondées les républiques soviétiques de Ouzbek et de Turkmène et aussi celle de Tadjik (dans les régions montagnardes de l'Est de l'émirat de Boukhara d'autre­fois); la république soviétique de Kirghize fut nommée république de Kazakh, tandis que la région kara-kirghize fut nommée région autonome Kirghize. Jusque l'an 1936 ces cinq unités politico-territoriales reçoivent le statut de républiques soviétiques, ce qui contribua à rester autonomes après la désintégration de l'UBSS. Seule la république soviétique Kara-kalpaque resta en Ouzbékistan, tandis que la région autonome Badahchan Planinski – resta en Tadjikistan. Cependant le tracement des frontières dépend tant de motifs économiques-géographiques que de critères objectifs linguistiques et géographiques, autant que cela était possible, grâce a ce mode de tracement l'on tâchait d'assurer aux différentes républiques des régions d'habitation plus homogènes.

 

Dans le deuxième paragraphe l'auteur fixe son attention sur le style de vie caractéristique pour le système soviétique, notamment "l'appareil de Parti et de gouvernement"; après cella il se met à examiner "la sovietisation des communautés de l'Asie Centrale" (eu moyen de la suppression des anciens élites et de la propagande de la culture russe-soviétique au dépens des traditions musulmanes), ainsi que la "transformation des structures sociales qui l'avaient suivie". Cette transformation n'atteint pas trop l'ordre familial patriarcal mais fait affaiblir les positions de l'islam et fait approfondir certains traits de la "culture of gift making" de l'Asie Centrale, appréciée d'une façon négative dans les sociétés européennes comme une forme de corruption et de subornation. Est-ce-que "l'Etat soviétique a été un Etat patrimonial?" se demande Dr. Geiss en vue les essais de certains chercheurs d'expliquer le clientélisme politique dans la région. Dans le paragraphe suivant l'auteur fait une confrontation entre les types fondamentaux d'étatisme et fait la conclusion que l'Asie Centrale Soviétique s'était trouvée plutôt "entre l'Etat néo-patrimonial et l'Etat en état de développement". A la fin sont discutés "le régionalisme politique" et le cours de "la Réorganisation en Asie Centrale", afin de faire la conclusion qu'après la désintégration du système, 1'autonomie nationale mène à une patrimonialisation renforcée de 1'étatisme – le pouvoir reste dans les mains des premiers ex-secrétaires de Parti, qui déjà étant présidents, déterminent eux-mêmes la poli­tique personnelle assurant l'unité du pays.

 

A l'opposition de Paul Geiss qui fait ressortir les sujets du point de vue politique, le matériel suivant, notamment la rencontre culturelle entre l'Asie Moyenne et la Russie (l'Union Soviétique) en 1860–1990 est discutée plutôt en un plan culturel-anthropologique. L'auteur, Prof. Dr. habil. Ingeborg Baldauf est vice-directeur de l'Institut d'Etudes d'Asie et d'Afrique prés l'université de Humboldt à Berlin dirigeant du Séminaire de l'Asie Centrale de l'Institut d'un accent sur les langues et les cultures de l'Asie Moyenne. L'auteur discute tout d'abord le problème de "la rencontre et de 1'espace". A la politique d'intervention minime dans les affaires de culture de la population locale durant les premières décennies après la conquête de 1'Asie Moyenne correspondait aussi la circonstance que les émigrés ne s'installaient pas dans les parties existantes des villes, mais ils édi­fiaient des quartiers "européens" à part. C'étaient en effet de nouvelles habitations en style colonial, aux rues respectivement larges, droites et fortifiées, avec des édifices uniques aux fenêtres de façades, ainsi que des constructions brillantes pour les services civiles et militaires des l'administration, des églises, des résidences, des tribu­naux, des casernes, des hôpitaux. Parallèlement avec la nouvelle architecture les émigrés avaient apporté aussi des meubles, inconnus jusqu'à présent dans la région. Et si le lit en fer et le poêle en fer avaient eu un bon accueil, les tables et les chaises hautes qui étaient en contradiction avec la posture du corps des musulmans assis devant la petite table basse, les pieds croisés ou fléchis, avaient eu une application beaucoup plus discutée. Selon une intervention (hadīth) du Prophète Muhammed "la posture avec des pieds allongés" a été typique pour les gens non-musulmans et cela a été employé par les musulmans, fidèles à la tradition, pour leur lutte contre les écoles russes séculières, autant que ceux-ci voyaient dans la pose sur les bancs le premier pas de la perte de leur identité culturelle. A peine, lorsque dans les écoles musulmanes réformées l'on avait adopté l'amé­nagement avec des bancs et des tables, les adversaires de la moderni­sation laissèrent à part l'argument que leurs enfants seraient devenus infidèles (kāfir). Au cours du temps la petite table se transforma en preuve d'une attitude moderniste –chaque famille avec un élevé possédait une telle table. Cependant telle sorte de meubles, ainsi que beaucoup d'autres "icônes de 1'européïsation" avaient eu plutôt, même jusque la fin du 20ème siècle, un rôle décoratif que fonctionnel, considère 1'auteur. Elle fixe son attention aussi sur d'autres éléments de la culture européenne dans la vie des habitants de l'Asie Centrale – celle-ci examine aussi la spécificité des deux formes de civilisation traditionnelle de vie avant la colonisation – notamment celle de citadins-villageois et la forme mobile (madaniyet respectivement badaviyet) dont la première est marquée de murailles (murs de villes, de quartiers, de cours, etc.) et la deuxième – marquée par lé manque de cloisons. L'installation de colonialistes dans la steppe fit élever de nouvelles édifices qui limitaient la mobilité du terrain – la base de toute une forme économique. De afférentes stratégies sti­mulant la vie sédentaire commencent à se développer jusqu'à ce que ver le début des ans 30 du 20 siècle l'émigration forcée et la collectivisation des troupeaux mirent fin à la culture nomade séculière et à leur mode de vie.

 

Dans un paragraphe à part prof. Baldauf examine "la culture quotidienne – partant du village et arrivant au centre du sovkhoze." Le village traditionnel y est décrit tel qu'il était durant la pé­riode précédant la soviétisation, notamment avec ses endroits sa­craux et ses fêtes selon le calendrier de la saison. Y est examiné aussi le temps de 1'idéalisation de la vie villageoise des années 20, ainsi que les modifications arrivées plus tard, lorsque, après "la domination eu néant" durant les ans 30 commence l'édification des centres des sovkhozes comme des habitats d'un aspect citadin typique. A "la culture comme image, éléments et modalités" est consacré le paragraphe suivant où sont notées les formes d'amusement héritées (les foires, les luttes, etc.) auxquelles pendant la période coloniale est ajouté aussi le cirque, ainsi que les modifications dans les idées ayant en lieu pendant la période du pouvoir soviétique avec l'introduction de soirées pour propagander le cinéma et le développement de la culture physique (phyzcultoura) pour stimuler le sport et l'activité artistique

d'amateurs et organisation de toute sorte de cours pour les jeunes gens (de littérature, de musique, de danse, de théâtre, de peinture, etc.) au moyen desquels ceux-ci recevaient une instruction professionnelle solide. Sur d'environ cinq pages est examiné le sujet du vêtement comme un élément d'identification culturelle (des "personnalités d'identification vêtues et changée de vêtement"); y sont examinées aussi les modifications faites dans le domaine de la alimentaire, de celle des habitations et des langues, ayant provoqué au cours des deux tiers du 20 siècle en Asie Centrale Soviétique un mode de vie culturelle qui s'était avéré beaucoup plus vital que l'ordre politique ayant poussé autrefois en avant tout ce processus d'organi­sation. A la fin ("entre les coulisses") l'auteur s'arrête sur le ca­ractère double de la culture locale en Tant qu'un amalgame d'é­léments trouvée et adaptes qu'elle tâche d'expliquer par l'existence commune dans la région de deux sortes de droit – théorie et pratique – le droit séculier laïque et le droit musulman chérif, ayant exercé leur influence même dans le domaine de la mentalité.

 

La dernière contribution aux études de l'Asie Centrale après la désintégration de l'URSS est l'œuvre  de Uwe Halbach – chargé scientifiques près la Fondation Science et Politique (Stiftung Wissenschaft und Politik) près German Institute for International and Security Affairs à Berlin, s'étant spécialisé sur les problèmes de Caucase, de l'Asie Centrale de la Russie et OND. L'auteur commence son travail par la continuité personnelle des régimes de présidents, formés en Asie Centrale à la fin de la période soviétique comme une particularité de l'espace post-soviétique de cet endroit; l'auteur examine en un paragraphe détaillé "la transition", tout en s'arrêtant à part sur son développement en Kazakhstan, Kirghizie, Ouzbékistan avec  Tourkménistan et Tadjikistan. Ce qui constitue un trait commun, c'est que sur la voie vers l'autonomie les 5 républiques sont menées par des représentants de la nomenclature de Parti suppérieure locale, le plus souvent les premiers secrétaires de Parti gens de confiance de Gorbatchov. Ce n'est qu'en Kirghizie à cause de concurrence pour président entre le leader du Parti et le premier-ministre, fut élu le président de l'Académie des Sciences; en Tadjikistan l'élite de Léninabad/Chudzhand ayant dominé jusqu'à présent, fut changé par un groupe politique, dérivant de la province. Dans la République multiethnique Kazakhstan où vers le début des ans 90 la nation prédominante n'a été que la moitié de la population, et à cause de cela les analysateurs  spéculaient avec 1'idée de diviser le pays en partie slave du Nord et en partie de Kazakhstan de Sud, le président Nursultan Nasarbaev ne s'engage qu'avec l'ainsi nommé "projet de Kazakhstan" pour la formation ce la nation; selon celui-ci l'on reconnaissait aussi les élément ethniques de l'origine n'étant pas de Kazakh de citoyens de plein droit égaux du pays. Cela est d'une importance pour les 6 millions de Russes mais aussi pour les autres groupes nationaux, malgré que parmi eux aussi à cause de "trend vers 1'ethnocratie" se renforce la pression de l' expulsion, en ce qui concerne de préférer des Kazakhs lors de leur nomination aux postes et aux services.  En Kirghizie Askar Akaev prend le cours d'économie marchande libérale devant une privatisation successive. Cela permit à son pays de recevoir le crédit étranger le plus haut au sein de l'OND mais aussi d'accumuler d'énormes dettes extérieures. En Ouzbékistan où la campagne d'anti-corruption et les critiques de Gorbatchov contre "les restes du passé" et "le traditionnalisme islamique" sont perçues à peine comme si était une offense nationale. Les secousses qui avaient accompagné l'essor de Isalm Karimov (notamment la violence ethnique dans la vallée de Fergana) le font fixer une attention primordiale sur la stabilité, en créant un modèle autoritaire pour la conserver. Ce fut la même chose en Tourkménistan où les cadres d'élite du Parti s'opposent encore plus fort à la publicité et à la réorganisation. Saparmurad Nijzov, par exemple, proclama le besoin d'une direction politique autoritaire durant l'époque de transition, avant d'être proclamé de "Tourkmenbachi" – le fondateur et le chef de la nation Turkmène, et de se transformer en porteur du culte politique grotesque de la personnalité. Les luttes de pouvoir à Tadjikistan se transforment en guerre civile, de façon que le régime politique d'Emomali Rahmonov, soutenu par Moscou, le fit dressé devant une opposition armée, composée de différents éléments régionaux et idéologiques, ayant trouvé un appui partiel aussi en Afghanistan. Sur ces "nouvelles provocations – héritage reçu de la part de l'URSS", 1'auteur s'arrête dans le deuxième paragraphe où il fait une analyse successive du développement politique et économique, du standard de la vie, des problèmes territoriaux et de ceux des frontières; l'auteur examine aussi "la renaissance" culturelle, nationale et religieuse et son aspect politique; les zones écologiques de catastrophe; la coopération régionale et 1'intégration et à la fin – la géopolitique en Asie Centrale. Dr. Halbach note que durant la première décennie de l'autonomie d'Etat s'étaient édifies des systèmes politiques aux modèles ce gouvernement mixtes – pré-soviétiques, soviétiques et post-soviétiques, marqués d'éléments de personnalisme, de clientélisme mais surtout de la corruption, ayant pénétré dans tous les niveaux de la vie, y-compris dans les organes de défense juridique, dans le domaine de l'éducation et de la santé publique, au sein des autorités douanière et les frontières. Ce phénomène connu aussi dans notre pays, ménace déjà, la sécurité et la stabilité de la société et de 1'Etat: la lutte avec celui-ci est embarrassée par le fait que la corrupti­on agit comme "un principe de structure des relations sociales réciproques"il a ses racines profondes dans les traditions soviétiques et pré-soviétiques; avec la privatisation de la propriété de l'Etat la corruption politique et économique acquiert à sa disposition de nouvelles formes de développement. Presque tous les Etats post-soviétiques de la région subissent, un certain décroissement de la production et la pauvreté de la population qui son accompagnés par un retour à "l'héritage de ancêtres" et par la lutte de "différenciation nationale" faite dans 1'historiographie; lors de ce processus le passé fut "occupé" par les Etats nationaux, tandis que les symboles culturels de l'Asie Centrale commencent à être perçus du point de vue ethnique. Y est renforcée aussi la tendance de "retro-traditionalisation" des sociétés de l'Asie Centrale. Avec l'accroissement du rôle de l'Islam diminue aussi l'idéal soviétique traditionnel de la femme active feu de la vie sociale et du travail et il est substitué par l'image de la femme engagée complètement avec la famille. Parmi les nombreuses initiatives régionales (dont plusieurs d'entre elles restant seulement fictives) l'auteur fait ressortir "l'organisation do coopération, de Chang-Hai" qui, parallèlement avec la Chine et la Russie, était accessible aussi pour de tiers Etats (Iran, Pakistan, Inde et Mongolie) manifestant par cela 1'ambition d'être une opposition à la présence militaire américaine accrue dans la région. Ainsi par l'apparition de l'Asie Centrale à la scène géopolitique l'on s'aperçoit d'une sorte d'innovation du "grand jeu" mais cette fois par l'acte d'attirer de nouveaux joueurs régionaux (la Turquie, l'Iran, la Chine) parallèlement avec la Russie et les USA. Or, maigre qu'il y ait du sens dans les explications de l'un ou de l'autre événement, les véritables problèmes sont surtout dans le domaine du développement proche et dans les zones d'action, dont la responsabilité n'est portée que par les gouvernements des Etats devenus déjà autonomes.

 

Le travail s'achève par un tableau chronologique, comprenant l'époque des peuplements "aryens" en Inde aux 15–14 siècles av. J. Chr. jusque l'écrasement des agitations dans la ville d'Ouzbékistan Andizhan eu mois de mai du 2005. Le livre a aussi trois cartes dont deux (celle de 1'Asie Centrale du 1825 et celle de la contemporanéité) sont si­tuées sur le côté intérieur de la couverture et une (celle de la divi­sion administrative en 1917 de l'Asie Centrale russe) précède le texte de A. Kappeler. Y-compris la littérature bibliographique placée à la fin de chaque article, le livre fait une présentation réussie des problèmes de la région, ce qui, sans entrer en détails, fait connaître au lecteur les données les plus indispensables pour avoir une idée juste et compréhensible de cette région.